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6 avr. 2012 Le Journal de Québec Marc Pigeon marc.pigeon@journalmtl.com Agence QMI
ON S’ARRACHE LE MONSTRE DE MATANE
Convaincu d'être celui qui a abattu un orignal mythique surnommé « le monstre de Matane », un chasseur poursuit un guide de la Sépaq, qu'il accuse de lui avoir volé l’animal et de l’avoir privé de son incroyable panache, pour lequel des collectionneurs se
La poursuite a été déposée, la semaine dernière, au palais de justice de MontLaurier. Jérémy Boileau réclame le panache incroyable de cet animal atypique, en plus de dommages et intérêts de 96 000 $.
PHOTO COURTOISIE, LANGIS PARADIS L’orignal surnommé le « monstre de Matane », célèbre en raison de son incroyable panache atypique, fera l’objet d’un débat judiciaire tout aussi hors du commun. Réserve faunique de Matane Secteur 24
Le monstre de Matane fascine les chasseurs de l'amérique du Nord depuis quelques années en raison de son panache, le plus gros des continents américains.
Deux seules photos et une vidéo existent et font l'objet de nombreux commentaires sur les forums de discussions de chasseurs. Même le magazine spécialisé
Sentier Chasse et Pêche lui a déjà consacré deux reportages, ces dernières années.
Chasseur plutôt débutant, Jérémy Boileau ignorait tout du monstre de Matane lorsqu'il a remporté un tirage au sort organisé par la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), lui permettant d'aller chasser dans la zone 24 de la réserve faunique de Matane.
Dans un autre secteur
Selon la poursuite, l'expédition de chasse s’est mise en branle, le 14 septembre 2011. Il s'y est rendu avec son père et deux autres personnes et était accompagné d'un guide de la SEPAQ, Claude Lavoie.
Au premier matin du séjour, dès l’aurore, ils sont tombés face à face avec l’orignal au panache avec le plus de pointes. Jérémy Boileau est descendu du véhicule, s’est placé en position et a tiré, selon les indications du guide, raconte la requête.
Atteint, l'orignal s'est enfui. On a bien tenté de le retracer, malgré le comportement peu encourageant du guide, dit la requête. Celui- ci a d’ailleurs mis fin aux recherches, invitant Jérémy Boileau à aller poursuivre sa chasse dans un autre secteur, où il a finalement abattu un autre orignal, le lendemain.
Ce n’est que quelques mois plus tard qu’il a réalisé la supercherie, quand des agents de conservation de la faune sont venus le rencontrer dans le cadre d’une enquête sur la tentative de vente illégale d’un panache.
La carcasse retrouvée « facilement »
Selon la poursuite, après le départ de M. Boileau, le guide Claude Lavoie serait retourné avec une autre personne dans le secteur où le monstre avait été tiré, et aurait « facilement » retrouvé l’orignal mort.
Après avoir pris « des photos avec l’orignal, comme s’ils l’avaient eux- mêmes abattu », M. Lavoie et son accompagnateur se seraient « appropriés illégalement le panache » , dit la requête. Il aurait été transporté de nuit, dans une résidence de Matane.
M. Lavoie aurait ensuite tenté « de le vendre sans droit », notamment dans le cadre d’une vente aux enchères.
Pour Jérémy Boileau, il est clair que le guide l’a « sciemment induit en erreur pour l’empêcher de retrouver son orignal dans le but de se l’approprier lui-même ».
Il demande aujourd’hui à la Cour supérieure d’ordonner à la personne en possession du panache de le lui remettre. Il réclame aussi à la Sépaq des dommages-intérêts de plus de 96 000 $.